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CARNETS DE VOYAGE : NOUVELLE CALEDONIE (Fabien 5)

Période du 21 février au 28 février et Période du 29 février au 11 mars

Période du 21 février au 28 février

La vie se poursuit à Bourail, puisque nous apprenons que notre logement tant attendu de Koné ne risque pas de se libérer avant le 15 mars…Nous nourrissions quelques espoirs pour le 1er, mais c’était sans compter avec les aléas calédoniens !

J’ai eu la chance de faire en une semaine plusieurs immersions dans la culture kanak…

La première a eu lieu mardi 21 lorsque nous avons dû présenter aux autorités coutumières le projet du centre culturel de Canala.

Tribu Haut Coulna
Shynx Hienghene
Poule Hienghene
Plage Po
Plage Po
Plage Po
Laure sur plage Po
Fougère Arborescente
Chez Cecile

Avant d’aller plus loin il convient de préciser la complexité du foncier en Nouvelle Calédonie. En effet, certaines parcelles relèvent du droit commun, celui que l’on connaît, et d’autres du droit coutumier. Dans le droit coutumier, c’est en général les tribus représentées par leur chef qui autorisent la mise à disposition du foncier pour tel ou tel projet…

Il est donc tout à fait indispensable d’informer les autorités coutumières.

En Nouvelle Calédonie, il y a plusieurs aires coutumières dont les limites sont parallèles aux transversales de la Grande Terre. Chaque aire coutumière est dirigée par un président et divisée en plusieurs districts représentés par des chefs de district.

Nous sommes donc allés présenter le programme du projet et avons été très bien accueillis. J’ai l’impression que ce centre culturel est attendu depuis longtemps par eux et qu’il est porteur de beaucoup d’espoir pour représenter la culture de l’aire locale dont le nom est xâracùù.

Comme il y avait eu un décès parmi les proches d’un des coutumiers participant, le représentant de notre groupe a fait la coutume de décès. C’était émouvant, d’autant plus qu’il s’agissait de la première coutume à laquelle je participais. Il a donc fait son discours parlant de son soutien à la personne dans son deuil, et au fur et à mesure qu’il parlait, il touchait et faisait avancer sur la table son manou avec les billets.

A la fin du discours, le destinataire de la coutume a remercié, et TRES IMPORTANT, il a touché la coutume. En effet, si la personne qui reçoit la coutume ne la touche pas, celle-ci est considérée comme refusée. Ainsi lorsque l’on fait coutume pour rentrer dans un village, si elle n’est pas touchée par son destinataire, même si ce dernier vous parle et est souriant, c’est qu’elle n’est pas acceptée et que vous ne pouvez donc rentrer dans le village !!! A ma connaissance ce fait est très rare.

Confortablement installé sur le banc de la salle communale, je regarde alentours et me demande si je suis vraiment en train de travailler : la tribu est magnifique, ici et là des cases traditionnelles au milieu d’une végétation luxuriante et colorée. Au centre de ce jardin trône une veille jeep militaire envahie de fleurs…

Ainsi va la réunion au milieu des palabres, des remerciements, des sourires et des temps de silence qui sont fréquents dans les conversations avec les kanaks mais qui font partie de la culture et qu’il n’est pas nécessaire de chercher à combler.

Petit intermède illustré : nous sommes allés à la plage de Poé hier (et oui encore !). Les alizés soufflaient fort et le sable fin porté par les vents s’accrochait à tous les pores mouillés par la chaleur encore vivace de cette fin de journée.

Cela dit la couleur de l’eau nous rappelle sous quelles latitudes nous sommes…

En fonction des fonds marins et de son contenu, l’eau prend des nuances très différentes.

La végétation est toujours tout près du bord de mer, ce qui donne un panorama vraiment agréable à l’ensemble.

Ici un bateau à fond de verre, instrument purement touristique mais qui permet de bien admirer toute la faune et flore maritime très riche en ce lieu

Et oui, c’est incroyable et cela montre bien toute la force de la Nouvelle Calédonie…Laure a pris des couleurs !!!! Elle à l’air de bien le supporter. J’ai enfin trouvé la solution pour ne pas passer brutalement de la peau blanc email diamant à l’urticaire solaire rouge basque. Vous la faite revenir dessus dessous à feu TRES TRES DOUX : IP 250 000 et protection tee-shirt, mais malgré tout ici et là de légères touches dorées apparaissent, ce qui lui donne un teint tout à fait agréable. Encore quelques années et elle atteindra le bronzage d’un hollandais ayant passé 1 jour sur la cote d’azur…

SUR LA ROUTE DE HIENGHENE

Jeudi et vendredi, dans le cadre du travail, nous avons audité l’état d’une piste qui devrait in fine constituer la prochaine route transversale de l’ile. Pour l’instant elle n’est qu’à l’état de piste délabrée.

Parfois les ornières étaient si larges et si profondes qu’on avait l’impression de remonter le lit d’une rivière. Les amortisseurs de la voiture et les dos des passagers ont beaucoup souffert à cette occasion.

C’était en revanche l’occasion d’aller voir des tribus extrêmement isolées de l’ile du fait de la précarité de cette voie de communication. L’occasion de belles rencontres, surtout chez Cécile, qui nous a accueilli à Ouayaguette le soir du 1er jour. Quel festin à la table de Cécile ! Saucisses, poulets, cerf en sauce, frites, ignames, boulettes de manioc…c’était pantagruélique !

Le 2e jour nous sommes allés à la Tribu de Haut Coulna, plus de 10 km de piste à 10 km/h en moyenne, je vous laisse faire le calcul !!
En revanche la vue est vraiment belle

Le long de notre périple, nous croisâmes des fougères arborescentes, espèce endémique à la Nouvelle Caledonie…

Période du 29 février au 11 mars

Laure et la question des.... scolopendres !!!

Il faut dire que son ami Anne Cécile de Koné l’a bien briffée sur ces dangereux mille pattes. Rien à voir avec ceux que l’on trouve en France. Ici ils sont plus gros, et surtout ils font très mal quand il leur prend l’idée d’enfoncer leur dard dans la peau de l’imprudent qui lui a marché dessus ou qui a eu la mauvaise idée de remuer un peu trop les draps.

Car maitre scolopendre aime son petit confort et on le retrouve souvent dans les draps de satin de Madame. Il vient y trouver la fraicheur…Aussi n’aime t-il pas être dérangé par quelque imprudent bipède qui viendrait l’importuner en plein sommeil.

La queue du scolopendre fait penser à celle du scorpion et sa piqûre est très douloureuse.Aussi faut il lui couper la tête et le bruler dès que vous l’apercevez, afin d’éviter qu’il ne vous retrouve la nuit dans votre couche.

Laure, donc, bien remontée par son amie, a mis ses conseils en pratique, le scolopendre a fait les frais de sa détermination sans faille à dormir sans inquiétudes…

Voilà les tracas des petits métros que nous sommes…
Ne pas être piqué la nuit dans son lit par un scolopendre.
Ne pas marcher sur une raie qui se cache sous le sable blanc des platiers et dont la piqûre fait très très mal.
Ne pas trop se faire piquer par les furieux moustiques en quête de bon sang sucré (celui de Laure leur convient parfaitement)
Ne pas tomber nez à nez avec un requin blanc qui se serait aventuré un peu trop près du bord dans les passes de corail
Ne pas se faire piquer par un tricot rayé, reptile dont le venin est 3000 fois plus fort que celui du cobra royal (peu de risque car ce serpent a très peur des humains)
Ne pas ramasser un coquillage en forme de très joli cône dont le poison est toxique et peut être mortel…
Ne pas manger de poisson grateux, porteur d’un poison dont le taux de toxicité peut entrainer la mort…
Mais SURTOUT, SURTOUT : Ne pas payer le pot de Nutella 20 fois son prix normal !!!

Allez un peu de vocabulaire !

Beaucoup de mots désignent dans la bouche des calédoniens, wallisiens, kanaks, indonésiens les gens que nous sommes.

D’abord nous sommes des métros bien sûr car nous venons…de la métropole.
Mais nous sommes aussi les 20 000 (c’est la distance qui nous sépare de la fameuse métropole).

Nous sommes comme à la Réunion et aux Antilles les célèbres zoreilles (parce comme on ne comprend rien à ce que disent les créoles et autres kanaks, nous tendons…les oreilles)
Les zoreilles se déclinent également en « zor » (plus péjoratif) ou en « bonzor » (bienveillant).

Plus subtil, nous sommes les 5,5 (dire 5-5), cela correspond à l’ancien taux de conversion des francs pacifiques en francs français : 100 FCPF = 5,5 FF

Le récif de Poé

Profitant enfin du week end, nous avons rejoint la maman d’un bon copain de Théophile, le petit Tom, pour nager jusqu’au récif de Poé.

Comme je l’ai déjà dit, cette plage non loin de Bourail a la réputation d’être la plus belle de la Grande Terre.
Au début, une petite zone herbeuse rebute les enfants mais très vite on est sur un immense banc de sable qui s’étend sur plusieurs centaines de mètres. En outre la profondeur y est relativement faible, si bien que l’on a pied jusqu’au récif de corail à environ 500 mètres de nage.

Ce parcours du combattant pour qui n’a que ses palmes et son tuba est fatigant mais à la clé, que de coraux multicolores, de poissons chatoyants !

Aujourd’hui j’ai eu la chance d’admirer d’énormes poissons clown qui se réfugiaient dans leurs anémones. Toute cette colonie de Némo offrait un superbe panorama dans l’eau bleu-claire. C’était magnifique !

Drôles de radars...

En arrivant en brousse (dans le nord), j’ai toujours été étonné du respect à la lettre des limitations de vitesse à la traversée des villages et tribus. Certaines voitures peuvent allègrement dépasser les limites autorisées entre agglomérations mais à l’entrée de ces dernières c’est flagrant : le compteur et la signalisation correspondent parfaitement.

Pourquoi ce soudain respect des vitesses à la traversée des villages ? Je n’ai eu la réponse que sensiblement plus tard : en fait les kanaks jettent des cailloux ou toutes sortes de projectiles (mangues…) sur les voitures qui roulent trop vite. Ils font des rappels à l’ordre audacieux mais qui produisent parfaitement leur petit effet…

Sur la RT1, des panneaux portant le sloggan « la vitesse et l’alcool tuent » n’empêchent pas les conducteurs de boire et d’aller vite, en revanche la peur du projectile a des effets miraculeux. C’est moins cher qu’un radar et terriblement efficace !

C’est malheureux de constater qu’en terme de sécurité routière, en France comme dans les iles, il n’y a que la répression qui produise son petit effet…

Géographie et politique
J’ai été frappé avant de partir par la connaissance très relative et lointaine qu’ont les gens de la Nouvelle Calédonie.

C’est une petite ile au loin là bas au bout du monde, là où on fait des essais nucléaires…

Peut être dois je l’avouer, j’ai été un peu de ceux-là il y a encore peu…

Tout d’abord l’atoll de Mururoa où étaient pratiqués les essais nucléaires français est beaucoup plus proche de Tahiti que de la Nouvelle Calédonie…

La Nouvelle Calédonie est un archipel qui regroupe plusieurs iles : La Grande Terre tout d’abord qui doit faire 500 km de long par entre 50 et 70 km de large. Sa surface correspond à 2,5 fois la Corse.

Mais cette Grande Terre est entourée d’ilots, où il fait bon aller passer un week end, et d’iles relativement importantes. Parmi elles les iles loyauté qui sont au nombre de 3 : Ouvéa tristement célèbre par les attaques sanglantes qui ont suivi la prise d’otage en 88. Elle est surnommée l’ile la plus proche du paradis : il s’agit d’un atoll, donc amateur de sable fin et blanc sur mer turquoise, vous vous régalerez ! Lifou qui a elle seule est plus grande que la Martinique, et Maré.

Plus au sud il y a l’ile des pins qui est touristiquement la plus emblématique.

Au nord, les iles Belep.

La Nouvelle Calédonie est séparée en 3 provinces :
La province sud, la plus peuplée et dont l’assemblée provinciale est très majoritairement loyaliste, c’est à dire anti-indépendantiste
La province nord qui est l’exacte contraposée au niveau de la composition de son assemblée de celle du sud, composée très majoritairement d’indépendantistes.
La province des iles, également indépendantiste.

Petit tour sur la côte Est

Nous sommes le 11 mars 2012.

A l’étroit dans notre logement provisoire (et oui un de plus) dans les locaux du personnel de la SOCOTEC Nord…Nous partons ce dimanche pour un petit périple à l’est.

Direction la Koné-Tiwaka, célèbre transversale de l’ile, sans doute la plus belle et la mieux entretenue…

La traversée dure environ 1 heure avec des aires de repos aménagées en cases mélanésiennes.

Peu à peu la végétation un peu aride de l’ouest, façon savane, laisse la place à une verdure tropicale et arrosée au fur et à mesure que nous nous rapprochons de la côte opposée.

Arrivés à Touho, le paysage qui s’offre à nous est effectivement contrasté : la mer borde la route, ce qui n’est pas le cas sur la cote ouest, cette dernière étant toujours séparée de l’océan par une large bande de mangrove.

Nous traversons des tribus fleuries dont les enfants nous saluent avec un petit sourire.
Petite pause à la rôtisserie Nikki qui nous propose un poulet rôti qui s’avèrera délicieux.

Nous nous arrêtons sur un premier site en face d’une station d’essence qui tient office de l’autre côté de la route. Là trône un magnifique cocotier très penché vers la mer, comme pour lui capter l’humidité dont il a besoin…Les enfants profitent de sa physionomie propice à l’escalade

Malheureusement nous nous heurtons rapidement aux conséquences du fléau que nous avons maintes fois évoqué : des bouteilles et canettes jonchent les abords de la plage et certains morceaux de verres cassés présent sur le sable me font craindre pour la sécurité des enfants…Aussi nous décidons de migrer vers un autre endroit.

Quelle pitié d’ oublier le respect d’un si beau littoral !

Nous partons un peu plus vers le nord, direction Hienghene que nous n’atteindrons pas, préférant reporter le voyage vers cette ville dont les sites touristiques méritent qu’on y accorde un weekend plutôt que quelques heures…

Là nous dévorons le poulet de Nikki dont Blanche nous réclame avec avidité plusieurs morceaux.

Caractéristique des plages de Nouvelle Calédonie : la végétation borde les plages, et l’on pique nique souvent sur le sable à l’ombre des arbres…

Autre propriété : la densité de population étant faible ici, ces plages paradisiaques sont souvent désertes !

Koné : ville multi-ethnique

Nous rentrons à Koné afin d’aller à la messe à 15 h. Il s’agit en fait de l’office des philippins qui a lieu le deuxième dimanche du mois. Cette population très catholique travaille sur la grande usine du nord, actuellement en construction pour encore 2 ans.

La construction de cette usine est d’ailleurs la cause de nos gros problèmes de logement. En effet ces derniers sont systématiquement bloqués par l’usine à n’importe quel prix pour loger ses cadres, cause par ailleurs de surenchères par les bailleurs…

La messe est dite en anglais, le prêtre est béninois et il est assisté d’un hollandais pour dire l’homélie dans la langue de Shakespaere. La population chante sur des airs musicaux enregistrés sur ordinateur, façon karaoké…En tout cas ils chantent plutôt bien et de tout leur cœur.

A la fin de l’office, nous rencontrons le père béninois trop content d’apprendre que Laure et moi avons été dans son pays et que je puisse jouer du violoncelle avec le groupe de jeunes qu’il organise. Je lui fais part de mes doutes quant à ma jeunesse vieillissante, mais rien n’altère son enthousiasme sud africain…

Laure et moi retrouvons cette chaleur humaine qui nous a tant ému lorsque nous étions sur le continent d’ébène.

Le prêtre nous invite à boire un peu d’eau, cela se termine en profusion de soda, yaourt, friandises, dons de fruits…Tout cela sous un large sourire et profusion de rires…Bref la gentillesse et le sens du don africain, unique au monde à mon sens.

Végétation et bord de mer
Ombeline sur cocotier
Enfants sur cocotier Touho
Bois de fer bord de mer

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