Les jeunes qui s’étaient joints au public habituel ont pu découvrir le travail d’un réalisateur qui avant tout sait mettre en avant l’humanité des gens, la sérénité des paysages et même des choses.
Dans "Terre de feu, voyage en bleu", la poésie tient une grande place. La qualité picturale des images n’a échappé à personne. De vraies oeuvres d’art que ces paysages de Patagonie peuplés naguère d’indiens qui savaient merveilleusement s’adapter et respecter la nature dans laquelle ils vivaient.
Ce lien fort à la terre constituait l’un des points communs aux deux films présentés.
Dans "un jour pousse l’autre", tourné dans les Alpes iséroises, la poésie occupe bien sûr une grande place. Mais la lenteur, des gestes du quotidien qui maintiennent en vie, et du temps partagés par les deux frères, Charles , 88 ans et Edouard 78 ans, ne pouvaient qu’inviter le spectateur à réfléchir sur le sens de la vie avec ces saisons s’écoulant lentement mais sûrement.... dans une grande lucidité.
Des documentaires, à rapprocher, sans aucun doute des textes de Jean Carrière et notament de la préface de "Joseph, Noémie, Célestin et autres paysans de l’Ardèche" :
"...On n’ a pas remis le monde en question. Qu’est-ce que c’est, le monde ? Ce n’est pas un principe, c’est la place qu’on y occupe. C’est le chien qui s’étire, les bêtes qui bougent dans la paille, la buée grise de l’automne contre les carreaux gelés, la mauvaise récolte, le bois qu’il faut couper, l’eau qu’il faut tirer du puits, c’est une lampée de vin, la lune qui tremble dans l’eau de la cuvette. C’est une pensée concrète, faite de chose et dont on a besoin à chaque instant pour vivre."(Extraits Jean Carrière)
- Deux mondes....
- ...différents mais toujours plein d’humanité