Le but de la Charte forestière est effectivement de faire en sorte que les élus et les acteurs forestiers puissent travailler ensemble en bonne intelligence, entre autres pour garantir la sortie des bois du massif nord ardéchois, comme c’était l’objet de cette soirée d’échanges.
En effet, Cassandre Monnet (animatrice de la Charte forestière) a rappelé en ouverture que le massif forestier d’Ardèche verte est assez bien pourvu en nombre de dessertes forestières, mais que leur état posait aujourd’hui problème à la filière. En effet, beaucoup de pistes ont été créées entre 1980 et 2000, subventionnées à 80-90 %, pour sortir les bois plantés suite à l’exode rural. Néanmoins, à cette époque, le transfert de propriété n’a pas été réalisé, le droit de passage était donné oralement, et personne n’avait pensé a priori à l’entretien qu’il faudrait réaliser pour conserver ces pistes en bon état.
Aujourd’hui, le sujet est épineux :
• certaines pistes sont dans un état si déplorable que les transporteurs ne peuvent plus les utiliser pour sortir les bois, freinant la gestion forestière
• les coûts d’entretien et de remise en état sont conséquents, les communes sont généralement frileuses pour les prendre en charge d’autant plus que les voies desservent un massif presque exclusivement privé et que les retombées économiques de la filière sont peu perçues par les élus non forestiers
Trois interventions ont ponctué la soirée :
• une formation rapide sur la réglementation quant à l’usage et l’entretien des voies forestières, par l’association des Communes forestières de l’Ardèche
• la restitution du diagnostic technique et juridique des voiries structurantes de l’Ardèche verte, ainsi que les préconisations qui en découlait, par l’animatrice de la Charte forestière
• la présentation du travail de concertation entre les communes et les entreprises mis en place par la Charte forestière des Chambaran (Isère et Drôme), par FIBOIS et l’animatrice de cette charte.
Ce-dernier consiste à instaurer du dialogue entre les entreprises qui vont mener des travaux et les communes dans lesquelles ils se rendent, afin que chacun facilite le travail de l’autre. En effet, les entreprises doivent déclarer leur chantier (endroit, période) à la commune. Celle-ci s’engage en retour à faciliter le travail de l’entreprise (en levant temporairement des limitations de tonnages ou en instaurant une circulation alternée par exemple) tout en lui signalant les éventuelles contraintes à prendre en compte (zones humides, ouvrages fragiles, événement touristique). Les deux parties réalisent ensuite un état des lieux contradictoire à l’amiable avant et après les travaux. L’entreprise s’engage à rendre la desserte dans l’état où elle l’a eu. Avec l’expérience, on se rend compte que très souvent, les forestiers améliorent même l’état des pistes, puisque c’est dans leur intérêt de pouvoir s’en resservir. Cette démarche permet donc de recréer des liens entre la filière et les élus.
Les participants du 7 novembre se sont montrés très intéressés par ce retour d’expérience et envisagent de se lancer eux aussi sur une telle démarche.