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GABRIEL LONGUEVILLE, UN LIEN HUMANISTE ENTRE L’ARDECHE ET L’ARGENTINE

Prélude au week-end argentin de Vanosc des 29, 30 et 31 mai
Publié le lundi 18 mai 2015 par Y.B

Ce dimanche 17 mai, un nombreux public s’est rendu à l’Annexe Municipale pour découvrir le parcours exceptionnel du père Gabriel Longueville, né à Etables en Ardèche et assassiné en 1976 par la junte dictatoriale de Videla en Argentine.

Proche des humbles, Gabriel Longueville, a oeuvré efficacement pour leur dignité, par la proximité, la compréhension, ou la formation, ce qui a déplu aux dirigeants de la dictature.

L’assistance attentive au parcours de Gabriel
Daniel Misery et Gaby Moulin que l’on remercie pour leurs contributions
Pascal Seignovert, maire d’Etables était présent
René Gai, Muriel Bonijoly et Daniel Misery
Gabriel en Argentine, à Chamical
Sa maison natale à Etables
Les argentins n’oublient pas...une rue au nom de Gabriel, une uatre au nom de son collègue Carlos.

Pascal Seignovert, maire de son village natal avait fait le déplacement à Vanosc, ainsi que d’anciens élèves qui avaient eu Gabriel comme enseignant. Daniel Misery qui a participé à l’élaboration de l’exposition que le public pourra découvrir à Vanosc en fin de ce mois, et le père Gaby Moulin, qui a lui aussi connu Gabriel et qui a prêté le film, étaient bien sûr présents.

Dans son un mot d’accueil d’ Yves Boulanger a rappelé qu’à Vanosc on a toujours du respect et de l’admiration pour celles et ceux qui se mobilisent en faveur de la dignité humaine…
Des noms de rue ou de bâtiments en témoignent : salle Jean Moulin, école publique Raymond Aubrac, cantine Miguel Angel Estrella, ou rue Mémona Hintermann…

Il ajouta que le film Padrecito, bien construit, permettra de bien comprendre, les enjeux de cette période terrible qu’a subi l’Argentine.

Muriel Bonijoly présentait ensuite par le biais d’un diaporama le programme particulièrement riche du week-end argentin des 29, 30 et 31 mai prochains.

A noter que Madame Squeff, ambassadeur de la République d’Argentine en France sera présente ainsi que des représentants de l’association Sol’Ar de Lyon et du collectif argentin pour la mémoire de Paris.
Des réalisatrices de documentaire pourront aussi échanger avec le public. Des expositions compléteront les interventions…

Daniel Misery raconta ensuite les principales étapes du parcours de Gabriel Longueville qui a su marquer positivement les gens qu’il a côtoyé aussi bien en Ardèche qu’en Argentine.

Intervention de D.Misery :

Né à Etables le 18 mars 1931 dans une famille d’agriculteurs de 8 enfants.

-  Etudes primaires à l’école publique d’Etables où il passe son certificat d’études

-  Etudes secondaires au petit séminaire Saint-Charles d’Annonay

-  Etudes de philosophie et de théologie au séminaire de Viviers en 1949 où il obtient son baccalauréat

-  Mobilisé en 1954, il participe à la guerre d’Algérie avec le grade d’aspirant parachutiste

-  Ordonné prêtre le 29 juin 1957 à Viviers, il célèbre sa première messe à Etables le 7 juillet de la même année

-  Etudes supérieures à la faculté catholique de Lyon : licence d’Anglais, certificat d’Espagnol.

-  Doué pour les langues, il parle couramment l’Italien, l’Allemand et l’Arabe

-  Professeur d’Anglais au petit séminaire Saint-Charles

Quand il avait le temps, il donnait libre cours à sa créativité dans l’art de tailler et de peindre. Les sujets qui l’ont inspiré en sculpture ou en peinture :

-  cocasses : le profil bedonnant d’un vieux curé de chez lui ;

-  des racines enchevêtrées changées en animal hideux ;

-  sacrés : l’ange Gabriel, Saint-Joseph, la Vierge Marie, le Christ souffrant, le Christ glorieux ;

-  les sujets de la vie : chanteur, paysan typique argentin ;

-  la nature : les montagnes, les sources, le feu, l’eau, la neige, le pain, les villes modernes, les ranchos misérables….

« Il savait donner une âme à un cep de vigne, un visage expressif à un personnage historique ainsi qu’à un évêque… ».

-  Arrivée à La Rioja en mars 1972

Après un court séjour dans le diocèse de Corientès, et comme tant d’autres dans l’ensemble de ce continent, Gabriel s’est mis corps et âme au service de l’église de La Rioja dans le nord-ouest de l’Argentine, à quelque 15 heures de bus de Buenos Aires, où il arrive en mars 1972.

Gabriel apparaît comme un homme tranquille, peu expansif, intérieurement passionné, résolu, ne supportant pas l’injustice, le mensonge, « la façade » qu’il stigmatise par le dessin et la peinture auxquels il s’adonne, avec un humour parfois mordant. Il voulait aller jusqu’au bout de lui-même, jusqu’au bout de sa foi et de l’Evangile.

« Ce n’était pas un curé de bureau »

« Il consacrait sa vie au service des populations pauvres pour lesquelles il avait fait le grand bond par-dessus l’Atlantique »
Travaillant à leurs côtés « Il veut promouvoir une pastorale qui contribue à libérer l’homme de toute oppression, ce qui n’est pas sans provoquer des remous ».

« Les familles plus simples se sont senties aimées, accompagnées, comprises »

« Il découvre les contrastes entre… une richesse insolente et une misère criante… et d’autre part la richesse captivante de ceux qui sont pauvres aux yeux de Dieu »

« Profondément engagé avec le peuple, il portait la parole de Dieu et, en même temps, il travaillait à la promotion humaine pour que les gens aient une vie digne. »

« Il souffrait en permanence en voyant les gens humiliés et opprimés. Il clamait son désaccord face aux injustices et à la souffrance des personnes sans défense. »

A Chamical, face aux grands propriétaires terriens et dans un contexte politique difficile, il crée et soutient :

- des mouvements de jeunes ruraux, avec le soutien du Secours Catholique argentin

- des instituteurs chrétiens du monde rural

- des syndicats de travailleurs (carriers, bûcherons, employés domestiques…) pour leur faire prendre consciences de leurs droits sociaux et du fait d’être exploités

- la coopérative pour la culture de la vigne

- la coopérative des tisseuses de laine avec l’aide du CCFD de l’Ardèche

- le centre de couture

Gabriel et son vicaire Carlos de Dios Murias, franciscain argentin, savaient qu’ils mettaient leur vie en danger. « Chacun est surveillé, interrogé. Pendant trois nuits, j’ai perdu le sommeil. Il y a toujours des militaires devant le presbytère. Chaque fois qu’on sort, on se dit que ce sera peut-être la dernière fois. »

Abattus comme des chiens…

Ils ont été assassinés le 18 juillet 1976, à 5 km en dehors de Chamical, le long de la voie de chemin de fer. Les balles qui les ont tués provenaient de trois armes. Après leur avoir bandé les yeux et ligoté les mains, ils les ont poussés par-dessus le remblai et ont tiré à la mitraillette.

Gabriel et Carlos demeurent des témoins non seulement inoubliables mais « présents » dans le cœur et la foi des chrétiens de Chamical.

Ils sont devenus des martyrs de la foi appelés comme tels par les gens eux-mêmes, associés à ceux qui ont suivi sur ce même chemin du martyr : Mgr Angeleli, Wenceslas Pedernera, laïc de la paroisse, sans oublier ceux et celles qui ont été « disparus », quelque 30.000 personnes au nom de la liberté et de la démocratie.

Eglise de Chamical
Hommage à Gabriel
Au moment de l’assassinat, les amis de Gabriel et Carlos avait fixé des croix sur un poteau . Ces croix ont été criblés de balles par les représentants de la dictature.
Une marche pour se souvenir de Gabriel et Carlos
L’évêque Angelelle et le consul de France. Plus tard cet évêque sera victime d’un accident !!!
Le père Carlos
Gabriel était aussi un artiste

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