Jacques a tout simplement opté pour le déroulement chronologique des faits. Il a expliqué que ses grands-parents ont choisi de venir vivre en France ce pays qu’ils admiraient. La vie en Pologne était devenue difficile.
Il a raconté comment sa vie modeste mais heureuse et paisible d’enfant, né à Paris en 1933, a été progressivement bouleversée par l’arrivée des nazis.
Un jour, il n’a pu plus se rendre dans certains endroits, à la piscine, dans des parcs ou autres …..parce qu’il était juif.
Son grand-père qui avait échappé à la rafle du Véld’hiv a choisi d’y rejoindre un de ses fils et son épouse… Partis pour une « destination inconnue », les camps d’extermination Jacques ne les a jamais revus….
Il a expliqué comment, de Drancy à Bergen-Belsen, il a vite grandi, privé de liberté, en côtoyant, la peur, le froid, la faim, l’humiliation et plus terrible encore , la mort…
Les lumières d’une longue nuit
« Les lumières d’une longue nuit » : ce sera le titre d’un livre qu’une journaliste , Christine THIVEL vient d’écrire et dont les bénéfices seront reversés à la maison d’Izieu, et pour lequel Jacques a rédigé une préface…
« Les lumières d’une longue nuit » c’est aussi un message d’optimisme, une reconnaissance, de la part de Jacques, du courage, de la bonté et de la générosité des gens qui ont su dire non aux idées de haine, d’intolérance et de racisme :
Comme ce directeur d’école qui a demandé aux élèves de respecter les enfants qui portaient la trop fameuse étoile jaune.
Comme ces policiers, qui, désobéissants aux ordres du maréchal Pétain et d’un certain Xavier Vallat, ont prévenu des juifs qu’une rafle allait être organisée.
Comme tous ces résistants qui ont laissé leur vie pour lutter contre le nazisme.
Comme tous ces gens qui au risque de leur vie ont caché des juifs…
Chaque jour est un bonheur formidable
Jacques Saurel a, bien entendu, raconté comment il a retrouvé sa liberté après avoir été balloté dans un train fantôme dans lequel les conditions de vie étaient inhumaines.
En revanche, il se souvient avec émotion du train qui l’a ramené dans la capitale et du grincement des tours de roues qui semblaient lui chanter une douce musique : « Paris, Paris , Paris… »
Après une période de quarantaine médicale, sa proche famille s’est retrouvée alors que des cousins, tantes et oncles n’ont pas eu cette chance.
Il s’est reconstruit mais il se dit encore souvent que « Chaque jour est un bonheur formidable et que les hommes doivent se rappeler qu’ils sont tous pareils », pour éviter ainsi bien des cruautés…
Jacques intervient ce vendredi soir, 5 décembre, à l’Annexe Municipale », place des Droits de l’Homme… Un rendez-vous humaniste à ne pas manquer pour mieux comprendre ce monde qui avoir des heures très sombres, mais aussi de belles lumières… Entrée libre… A ne pas manquer.
- Dans la salle de rencontre sont exposés...
- ..les panneaux de 14/18... Autre devoir de mémoire...