Cette approche combinant musique, chants et lectures en italien et vieux français, le tout sans micro, conquit le public. Il faut dire que Nicolas Hémard, qui avait choisi l’extrait "Genèvre et Renaud", sait déclamer à la perfection la poésie en vieux français, rendant à la fois le texte, plein de rebondissements, compréhensible et sa musicalité sensible.
Il était accompagné par un luthiste tout en sensibilité retenue et par une chanteuse qui impressionna fortement l’assistance : frêle et menue, elle déploya une expressivité et une puissance de voix étonnantes. Le public fit une ovation aux trois artistes et aurait volontiers écouté davantage.
Il faut saluer l’ambition exigeante de l’ensemble "le Ridotto". Sortant du cercle étroit de l’élite, conscient de son rôle de transmetteur, il fait le pari de l’intelligence en mettant à disposition d’un public populaire les trésors de la littérature italienne ( Boccace, Dante...). La culture, la vraie, sait se nicher au creux de nos campagnes, loin des paillettes et du tapage médiatique de trop de manifestations prétendument culturelles.
Luce Dupraz